Salutation institutionnelle

 

miquel-angel-essombaLe droit à l’éducation, 70 ans après sa proclamation, est devenu un droit nécessaire mais non suffisant dans les termes dans lesquels il a été conçu. L’amélioration du droit à l’éducation ne peut pas demeurer restreinte exclusivement au perfectionnement de l’enseignement obligatoire sinon qu’elle doit étendre sa portée, aussi bien dans une dimension préventive avant l’enseignement obligatoire —avec une attention spécifique pour l’éducation de la petite enfance— que dans une dimension extensive après celui-ci —avec la normalisation de l’éducation ouverte tout au long de la vie.

Parallèlement, le droit à l’éducation devient un domaine qui ne peut plus être exercé de manière individuelle sinon collective. Les potentialités d’interrelation et d’interconnexion à tous les niveaux et dans tous les domaines, dans ce que l’on peut appeler aujourd’hui le monde-réseau, situent le risque de l’exercice du droit à l’éducation comme droit individuel dans les marges de l’inégalité et de l’exclusion. Seul le droit à l’éducation exercé collectivement et par les communautés peut faire en sorte que celle-ci devienne un processus social favorisant l’égalité des droits et l’inclusion sociale. C’est pour cela que nous parlons de l’éducation comme étant un droit générateur d’autres droits et comme un espace de construction du vivre ensemble et de la cohésion.

Une éducation comprise comme un droit collectif, ou comme un droit individuel qui ne peut être exercé que collectivement, se situe à l’avant-garde de cette perspective. C’est le Droit à la Ville éducatrice. Ce dernier constitue une option qui comprend l’éducation comme un patrimoine collectif visant la correction des inégalités sociales, qui démocratise la gestion ainsi que la pratique éducatrice en recherchant la coresponsabilité de tous les agents sociaux —la ville éducatrice—, et qui met l’accent sur le rôle essentiel de toute la citoyenneté dans un processus inachevé d’éducation de qualité et digne tout au long de la vie pour tous et toutes.

Dans la ville éducatrice, l’égalité du droit à l’éducation doit s’exercer avec équité, car les points de départ des individus et des communautés ne sont pas les mêmes. Une proposition uniformisatrice de l’éducation dans un monde qui présente des taux élevés d’inégalité sociale serait génératrice de ségrégation. Articuler des réseaux coopératifs entre des acteurs sociaux engagés dans l’éducation active l’énorme potentiel éducatif d’une société telle que la société actuelle, traversée de haut en bas par l’information et sa version organisée, la connaissance. Dans la ville éducatrice, les quartiers sont éducateurs.

Dans la ville éducatrice, l’inclusion éducative est exercée pour toute la population et pas seulement pour les individus qui présentent des nécessités éducatives spéciales, aussi bien de manière ponctuelle que permanente. La négation de la diversité dans toutes ses dimensions —de genre, de classe sociale, d’orientation sexuelle, d’origine ethnique ou culturelle— est un foyer d’exclusion sociale. Dans la ville éducatrice, tout le monde a sa place. Tout le monde reçoit et apporte. Pour éduquer, nous nous éduquons.

Le 30 novembre, nous célébrons notre Journée internationale. Il s’agit d’un projet mondial des villes qui éduquent et apprennent. Nous vous invitons à vous y joindre !

Miquel Àngel Essomba
Président délégué de l’Association internationale des Villes éducatrices

 

Foto MarinaNous célébrons cette année la deuxième édition de la Journée internationale de la Ville éducatrice, après une première édition couronnée de succès qui a vu le soutien et la participation de plus de 140 villes. Ces villes ont joint leur voix à la célébration de cette journée pour lancer un message unitaire, clair et fort, en faveur de l’éducation en tant qu’instrument politique de transformation sociale et pour des villes plus justes, plus solidaires et plus inclusives.

Être une ville éducatrice signifie placer les individus au centre de l’action politique, et leur offrir une formation intégrale tout au long de la vie qui leur permette de trouver leur place dans la société. Cela signifie aussi former des citoyens et des citoyennes engagés disposés à contribuer à l’amélioration de leur ville. Enfin, cela implique de compter sur des leaders politiques disposés à écouter et à intégrer les propositions de la société civile à cet objectif commun de construction de villes éducatrices.

Actuellement, de nombreuses municipalités de tous les continents travaillent pour contribuer à l’accomplissement des Objectifs de Développement durable (ODD) des Nations unies. Et, précisément, garantir une éducation inclusive, équitable et de qualité tout au long de la vie constitue l’un des 17 objectifs du nouvel agenda de développement durable. Or, l’importance de cet objectif est telle qu’il devra jouer à son tour un rôle transversal clé dans le progrès des ODD ; c’est, de fait, seulement au travers d’une éducation aux valeurs qu’il sera possible de former une citoyenneté active ainsi que des institutions résilientes.

Dans ce cadre, et en faisant front à un monde dans lequel l’individualisme et les intérêts du marché semblent prévaloir sur le bien commun, nous nous permettons de lancer cette deuxième édition sous le thème « Le Droit à une Ville éducatrice » comme axe des activités de la célébration. Cela devra contribuer, en effet, à repenser nos villes dans un pari pour l’inclusion et l’égalité des chances, la justice sociale, la démocratie participative, l’éducation à une citoyenneté active, le vivre ensemble entre différentes cultures, le dialogue entre générations, la durabilité et la planification d’une ville accessible et interconnectée dans laquelle tout le monde peut disposer des stimuli et des possibilités d’apprentissage qui permettent le développement personnel et collectif.

Or, ce droit ne pourra être atteint qu’en conjuguant nos efforts avec ceux de la communauté éducative et de la société civile dans son ensemble. Pour ce faire, nous voulons aussi, au cours de cette deuxième édition, reconnaître publiquement le rôle de même que l’implication des multiples agents éducatifs présents dans les villes et célébrer tout spécialement cette journée avec eux tous. Sans le moindre doute, leur engagement, leur dévouement, leur effort et leur enthousiasme nous permettent d’avancer conjointement vers ce modèle de ville.

Nous sommes convaincus que l’éducation est un moteur de changement qui nous ouvre une porte vers l’espoir et que, si les villes progressent, nous sommes tous gagnants. C’est pour cela que nous vous invitons à renouveler et à rendre public votre engagement en célébrant avec nous cette deuxième édition de la Journée internationale de la Ville éducatrice.

 

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